Les cinétoses
La réalité virtuelle, remède efficace contre le mal des transports ?
On ne le sait pas suffisamment et pourtant : le mal des transports peut se soigner chez un kiné spécialisé, équipé d’un casque de réalité virtuelle, lors de séances de rééducation neurosensorielle. Si la méthode ne fait pas disparaître totalement les effets chez tous les patients, elle permet au moins de les atténuer. Et de gagner en qualité de vie.
Le mal des transports est une discordance entre les informations perçues par la vue et le système vestibulaire.
Le mal de mer est le plus connu. Mais les envies de vomir et différents degrés de nausée peuvent survenir en voiture, en train ou en avion… Certaines personnes sont toujours malades, d’autres pas du tout. Pourquoi ne sommes nous pas égaux face au mal des transports ? Comment faire pour l’éviter ?
Si vous souffrez du mal des transports (ou cinétose), ce n’est souvent pas que dans un unique type de véhicules… Alors que certains peuvent lire magazines ou cartes routières et jouer sur leur téléphone, d’autres passent le voyage à essayer désespérément de surmonter vertiges, étourdissements, nausées et vomissements. Autant de symptômes qui transforment les longs trajets en cauchemar, sans qu’on sache vraiment pourquoi quelques privilégiés s’en tirent sans encombre – ou pourquoi l’on peut parfois être malade en voiture, mais pas en avion, en train, mais pas en bateau, etc.
Certains troubles (les migraines, les maladies de l’oreille interne comme la maladie de Ménière) augmentent la probabilité de souffrir du mal des transports. L’âge et le sexe peuvent également jouer : certaines recherches suggèrent que le phénomène est à son apogée vers neuf ou dix ans et qu’il est plus fréquent chez les femmes. Cependant, on ne sait pas encore vraiment pourquoi…
Concrètement, il y a conflit entre ce que voient les yeux et ce que perçoit l’oreille interne. Ce qui provoque des nausées, des bouffées de chaleur voire des vomissements.
Le type de véhicule a également une certaine influence sur le degré de nausée qu’une personne peut éprouver. De manière générale, tout facteur qui augmente le décalage entre les informations fournies par ceux de nos sens participant à notre équilibre augmentera également le risque de mal des transports. Plus l’expérience dure et plus le décalage est important, plus les symptômes sont graves.
De nombreuses personnes déclarent également avoir le mal des transports lorsqu’elles sont passagères, mais pas lorsqu’elles conduisent. Cela s’explique sans doute en partie par le fait que les conducteurs sont (sans surprise) bien plus à même d’anticiper les mouvements du véhicule et de réagir en conséquence, d’adapter leur propre posture.
Par exemple, si une voiture prend un virage serré, le conducteur regardera devant lui et anticipera la déportation ressentie au moment du virage, tandis que le passager réagira probablement dans un second temps en se penchant dans la direction opposée.
Normalement, ce mal des transports auquel énormément d’enfants sont sujets, disparaît à l’adolescence. Mais chez certains adultes, cette gestion progressive du conflit interne ne s’est pas opérée.
Bonne nouvelle, cela se soigne… Et depuis plusieurs années, la réalité virtuelle permet de s’exposer à ce conflit, tout en laissant le temps au système nerveux central de s’adapter.
Il faut compter une dizaine de séances au minimum », avec un taux de 70 à 80 % de réussite. Mais même après, il faut continuer de s’exposer en lisant un peu en voiture, en prenant le bus.
Cette rééducation encore méconnue aide de nombreuses personnes dans leur vie quotidienne.
Que ce soit pour des raisons professionnelles ou personnelles, il faut en parler à son médecin, qui peut prescrire des séances de rééducation vestibulaire. Et si ce n’est pas magique, ça change quand même la vie…
Tiré d'un article paru dans ouest-france le 27/01/2023
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