Les outils de rééducation

Le fauteuil rotatoire à grande vitesse

Lors de la séance le patient tourne à haute vitesse sur le fauteuil guidé par le médecin et doit fixer une cible immobile à la fin de la rotation. La durée d'immobilisation complète de l'image est prise en compte.

En répétant les rotations, on diminue le temps d'immobilisation de l'image sur la rétine, ce qui diminue les doléances de flottement visuel et d'instabilité. Le nombre de rotations, la vitesse de rotation et le sens de la rotation dépendent de la pathologie en cause.

La séance dure en moyenne 15 minutes. Les premières séances sont parfois écourtées en raison des nausées. Le but est d’obtenir des temps symétriques inférieurs à 5 secondes pour l’oreille gauche et droite.

L'Acuité Visuelle Dynamique

L’acuité visuelle dynamique (AVD) permet évaluation et la rééducation de la stabilisation de l’image rétinienne lors du mouvement, permettant la discrimination de la plus petite forme lors des mouvements de la cible ou de la tête.

L’AVD est fonctionnelle : elle est le reflet de la stabilité de la scène visuelle dans les mouvements de la vie de tous les jours. En effet, l’homme sollicite régulièrement son acuité sans pour autant être immobile : lorsqu’il marche dans la rue et que, simultanément, il lit les panneaux publicitaires ou lorsqu’il fait du sport. Prenons l’exemple d’un match de tennis durant lequel un spectateur se trouve au bord du court. Cette personne parvient à fixer la balle tout en réalisant des déplacements de tête rapides de droite à gauche et inversement.

L’œil est à même d’effectuer une rotation de vitesse et d’amplitude égale au mouvement de la tête et de direction opposée. Cela est dû à la participation du réflexe vestibulo-oculaire (RVO) de leur canal vestibulaire respectif. De plus, le RVO évite les glissements de l’image sur la rétine durant les mouvements de la tête.

En cas de dysfonctionnement du RVO, l’image visuelle n’est pas stabilisée correctement provoquant une dégradation de l’acuité visuelle, et éventuellement des oscillopsies. L’oscillopsie, qui se traduit par une mauvaise coordination des mouvements des globes oculaires et de la tête, est décrite comme un mouvement de va-et-vient et/ou de ressaut, souvent comparée à une caméra non stabilisée.

La stimulation optocinétique

Son but est de transférer l’information de l’équilibre depuis la vision vers l’oreille interne et vers les pieds. Cela permet de diminuer les plaintes de sensation de perte d’équilibre en présence de la foule ou dans les grands espaces lorsqu’il n’y a plus de repères visuels.

Le patient est placé , grâce à la réalité virtuelle, dans un environnement de scènes visuelles mobiles. Progressivement, le patient "apprend" à devenir insensible aux informations visuelles mobiles qui le gênent

La Stimulation proprioceptive

Le patient est placé sur des tapis mousse et doit apprendre à conserver son équilibre sur différentes plateforrmes mobiles. Il doit maintenir son équilibre durant les séances.

La réalité virtuelle

Le développement des nouvelles technologies permet dorénavant d’utiliser les masques de réalité virtuelle de niveau professionnel afin d’immerger le patient dans des univers virtuels proches des situations retrouvées en vie quotidienne :

  • Mal des transports lors de la conduite automobile

  • Dépendance visuelle en présence de la foule (métro, grandes surfaces)

  • Mal de mer

  • Mal des hauteurs avec utilisation d’une cabine virtuelle d’ascenseur

La plateforme de posturographie dynamique

Couplée ou non au casque de réalité virtuelle, elle permet d'effectuer des bilans précis de l'équilibre et de réaliser différents exercices.

Le rééducateur adaptera les amplitudes, la souplesse de la plateforme en fonction de votre progression

L'utilisation de plots lumineux

Les plots lumineux, grâce à leur capacité à offrir des retours sensoriels instantanés, sont une méthode révolutionnaire au bon déroulement du processus.

  • Stimulation sensorielle : les Plots offrent une source visuelle claire qui oblige le patient à se concentrer, stimulant ainsi le système vestibulaire et cognitif permettant de travailler l'équilibre et la coordination.

  • Engagement et motivation : les sessions de thérapie traditionnelles peuvent parfois être monotones, répétitives et ainsi décourager certains patients. Avec les plots, l'aspect ludique des exercices maintient l'observance du patient et le motive à continuer la rééducation pour des résultats optimaux.

  • La rééducation vestibulaire, grâce à l'utilisation de plots, marque une véritable révolution en alliant l'innovation technologique aux fondamentaux de la kinésithérapie. Plus qu'un simple outil destiné à renforcer l'équilibre et la coordination, ils offrent une approche globale qui stimule la concentration et renforce la confiance des patients face à leurs troubles

L'auto-rééducation

Il est primordial que le patient s'implique dans sa rééducation. Pour cela, le rééducateur vestibulaire va enseigner au patient des exercices de rééducation à reproduire quotidiennement à domicile, par niveau croissant de difficultés. Ces exercices ont pour but d’entrainer le patient à tolérer des mouvements et des situations qui reproduisent les doléances d’instabilité, de nausées ou de sensations vertigineuses.

De la bonne exécution de ses exercices dépend la qualité de la récupération.

Ces exercices sont idéalement pratiqués quelques minutes une à trois fois par jour, par niveau croissant de difficulté, sur les conseils du kinésithérapeute.